Ce week-end, les rues de Niamey ont résonné au rythme des slogans de milliers de citoyens réunis pour soutenir le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre le Niger et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), cette mobilisation populaire illustre un rejet massif de l’ingérence extérieure et une volonté affirmée de construire un avenir souverain.
Non à la CEDEAO, oui à la souveraineté
Les manifestants ont exprimé leur opposition ferme aux sanctions imposées par la CEDEAO depuis le changement de régime en juillet dernier. Considérées comme punitives et contre-productives, ces mesures ont renforcé le sentiment d’injustice parmi les Nigériens. Pour de nombreux participants, il s’agit aussi de dénoncer une organisation perçue comme un relais des intérêts étrangers, notamment français.
« Nous disons non à la CEDEAO et non à ses diktats. Nous voulons une Afrique libre, où chaque nation choisit son destin sans pression extérieure », a déclaré un orateur lors de la marche.
Un rejet des élections imposées
Au cœur des revendications, un message clair : le peuple nigérien refuse des élections précipitées dictées par des agendas extérieurs. Selon les manifestants, la priorité actuelle est la stabilisation du pays et la mise en place d’un véritable projet de développement national.
« Nous n’avons pas besoin d’élections orchestrées pour plaire à certains. Nous devons d’abord bâtir une base solide pour notre économie et notre société », a affirmé une manifestante.
Vers une monnaie propre à l’Afrique de l’Ouest
Un autre thème central de la marche fut la demande pour une monnaie régionale indépendante, en rupture avec le franc CFA, souvent critiqué pour son ancrage historique et économique à la France. Les appels à une monnaie propre à l’Afrique de l’Ouest traduisent une aspiration à une souveraineté économique durable et à une meilleure intégration régionale.
« Une monnaie africaine, pour les Africains, gérée par les Africains : voilà le chemin vers notre libération économique », ont scandé les manifestants.
Une Afrique en pleine mutation
Cette mobilisation massive reflète un désir croissant d’autodétermination non seulement au Niger, mais aussi dans d’autres nations du continent. Alors que des mouvements similaires émergent dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, le message est clair : les populations ne veulent plus être spectatrices des décisions qui affectent leur avenir.
Le CNSP, désormais soutenu par une large frange de la population, semble incarner cet élan pour un renouveau africain. Reste à voir comment ces aspirations populaires se traduiront en actions concrètes sur le terrain politique et économique.
